Les super-héros sont dans l’air du temps : les films sur Iron Man, Batman ou les Avengers se succèdent et une exposition Marvel se tient jusqu’au 25 septembre à La Défense à Paris. Les films, comme l’exposition, touchent un public très large et pourtant une question subsiste : où sont les femmes ?
Depuis 2008, les super-héros ont reconquis les salles de cinéma : au moment où nous publions, il y a eu en tout seize films de super-héros en huit ans, tous issus des maisons de production Marvel ou DC Comics. Ces films avaient tous un point commun : le personnage principal était un homme. Marginalement, un personnage féminin était inséré dans une équipe masculine. Pourquoi de telles disparités ?
Un profil idéal
Dans une époque marquée par les affrontements en tous genres, nous avons soif de figures à admirer et les super-héros ont le profil idéal. Typiquement, un super-héros a été profondément marqué par un drame : l’assassinat de ses parents (Batman), la destruction de sa planète d’origine (Superman), un kidnapping dans l’enfance (la Veuve noire) ou une modification de son corps par une substance : Spiderman, Hulk, la Sorcière rouge, Daredevil… Une profonde évolution de la vie du héros vient de ce drame, il le rend plus fort et ce dernier décide de s’engager pour le bien de tous. Son comportement est guidé par des valeurs fortes : l’altruisme, la patience, la compassion ; pourtant, il est souvent incompris.
Si ces thèmes sont assez universels, les héros ont un autre point commun : on ne parle pratiquement que des hommes. Les héroïnes sont représentées dans ces films au mieux comme des personnages secondaires, au pire simplement comme des intérêts amoureux pour le personnage principal. Sur les seize films de ces dernières années, aucun n’avait une femme pour personnage principal. Les seules héroïnes représentées ont été la Veuve noire (Black Widow) et la Sorcière rouge (Scarlet Witch). Où sont les femmes ?
Place aux femmes !
S’il est particulièrement important que les femmes soient représentées comme les héroïnes principales de ces films, c’est aussi parce qu’on relègue trop souvent les femmes aux seconds rôles indépendamment de leurs aspirations ou compétences : première dame plutôt que présidente, assistante plutôt que cheffe, etc. Dans tous ces rôles, les femmes sont définies en fonction de leurs relations avec des hommes (amour, famille, etc). Or, ces représentations ont des conséquences négatives sur l’évolution des mentalités : quelle place ont véritablement les femmes quand elles ne sont que très exceptionnellement sur le devant de la scène pour et par elles-mêmes ?
Des progrès lents…
Sans demander que les films de super-héros disparaissent, un peu de parité ne ferait pas de mal et contribuerait à faire évoluer les perceptions sur les femmes. En 2017, Wonder Woman (DC Comics) sera en tête d’affiche et, en 2019, ce sera le tour de Captain Marvel. D’après les annonces faites par DC Comics et Marvel, elles sont les deux seules héroïnes dont les aventures seront portées à l’écran jusqu’en 2020. Dans le même temps, dix-sept films avec pour personnages principaux des héros sont annoncés. Les progrès restent lents… Place aux héroïnes !
Gwendoline Coipeault
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