Si la nouvelle a donné lieu à de nombreux articles dans la presse, le grand public semble être passé à côté d’une décision particulièrement importante pour l’avenir de notre démocratie. L’association catholique ultra traditionaliste Civitas, pro-vie et anti-avortement, vient de se déclarer parti politique et donc obtenir les conditions pour être financé comme tel. Rappelons que le projet de ce groupe proche de l’extrême droite est de « rechristianiser la France, de promouvoir et défendre la souveraineté de l’identité nationale et chrétienne ». Civitas se définit comme un « mouvement politique inspiré par le droit naturel et la doctrine sociale de l’Église catholique », il souhaite « la restauration de la royauté sociale de notre seigneur Jésus Christ… » Stop, n’en jetez plus, la cour est pleine.
On comprendra aisément que cette décision remet en cause un pan entier de notre pacte républicain
et avec lui l’article premier de notre Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. » En effet, la République a tranché en 1905 : l’identité de notre pays ne peut être définie par une religion et encore moins une religion unique. Les projets politiques identitaires sont incompatibles avec la démocratie. Civitas le sait bien quand son président, Alain Escada, cite à qui veut bien l’entendre Charles Mauras : « La démocratie c’est le mal, la démocratie c’est la mort. » Si la religion catholique est indéniablement inscrite dans l’histoire de notre pays, et le plus souvent pour le pire que pour le meilleur pour les femmes, elle ne saurait le définir ni en constituer une racine.
Il est 36 plus 80, il est l’aube moins le quart il est l’heure de naître, de résister encore… Résiste, prouve que tu existes… sur une musique futilement, insouciamment. Résiste contre le vent et les éléments qui te ramènent sur la grève de tes désillusions. Résiste contre la tentation obscurantiste. Résiste à ceux qui restent sourds aux fronts populaires, au printemps d’un avenir incertain. Résiste à la nausée de la houle du populisme. Résiste au temps qui passe sur tes rêves d’enfant.
Carine Delahaie
Édito du numéro 156 de Clara magazine (juillet 2016)
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