Édito : La gauche est-elle morte avec Bedos ?

Guy Bedos est mort. Le dernier des Mohicans ? La gauche est-elle morte avec Bedos ? La gauche cohérente est morte avec Bedos, c’est sûr. Celle qui ne transige pas, celle qui ne fait pas de quartier avec le racisme et le droit des migrant.e.s, celle qui ne dirait jamais « oui mais quand même il faut voir… » mais plutôt « allons-y, on ne peut pas ne pas y aller… ». Pour transformer une enfance pauvre et violente en une paternité robuste et flamboyante, il faut du courage et surtout de la cohérence. En fait, Bedos nous rassurait précisément parce qu’il était cohérent. S’il y avait une réac’, un cul-béni à rosser, c’était pour Bedos ! Un sans-papier à parrainer, c’était pour Bedos ! Un « arabe », une « salope » à protéger, c’était pour Bedos ! Et au mépris des coups de com’ et de la société bien pensante. Bedos disait que Simone Signoret avait été sa professeure de Sciences-po, lui le gamin d’Alger qui avait manqué l’école. À eux deux, ils ont porté la gauche sur leurs épaules. Parce que la gauche ne s’est jamais aussi bien portée que quand ses enfants la chahutaient sans trembler […]

Pour l’égalité salariale – Enfin revaloriser les emplois féminisés

Soignantes, caissières, agentes d’entretien, enseignantes ou travailleuses sociales, elles étaient en première ligne pendant la crise sanitaire, elles le sont toujours dans le quotidien de nos vies. Mais leurs compétences et la valeur de leur travail ne sont toujours pas pleinement reconnues. Deux universitaires engagées pour l’égalité salariale témoignent. Avec la crise sanitaire, certains métiers sont apparus indispensables à la continuité de nos vies quotidiennes ; les soignantes bien sûr mais aussi les services à la personne, les agentes d’entretien, les caissières, les enseignantes ou les travailleuses sociales. Féminisés à plus de 75 % et assimilés à des « métiers de femmes », ils éduquent, soignent, assistent, nettoient, font du lien, écoutent, prennent soin, etc. renvoyant à des « compétences présumées innées ». Ces compétences ne sont pas reconnues comme de véritables compétences professionnelles, ce qui participe de leur sous-valorisation et explique en partie les 26 % d’écarts salariaux entre les femmes et les hommes. Une tribune et une pétition, signées par toutes les organisations syndicales salariées, des associations féministes et près de 65 000 signataires, ont revendiqué l’urgence à revaloriser ces emplois. À travail de valeur égale, salaire égal Le principe juridique pour un travail de valeur égale a […]

Affaire J.K. Rowling : le fond et la forme

Le 7 juin dernier, l’autrice de la saga Harry Potter J.K. Rowling publiait une série de tweets dans lesquels elle réaffirmait l’impact du sexe biologique sur nos vies. Suite à ces propos, l’autrice a subi une campagne de harcèlement révélatrice de la violence des débats autour des notions de sexe et de genre. Au commencement, il était un fait : nous naissons toutes et tous avec des chromosomes. Ces chromosomes fonctionnent comme un code qui décrit en partie qui nous sommes, en déterminant notre apparence physique, en révélant parfois la présence d’une maladie ou d’un trouble. Le code de notre apparence physique inclut celui de nos organes génitaux : dans la large majorité des cas, ils sont de deux natures (masculin ou féminin) bien qu’il existe des manifestations différentes de ce code (notamment pour les personnes intersexes). Là où les choses se compliquent, c’est que ces codes biologiques ont été associés à des comportements sociaux : le genre. Le sexe et le genre Le genre est une construction sociale : rien ne prédispose les filles ou les garçons à être plus ou moins intéressé.e.s par les voitures, les poupons, à faire preuve de compassion ou de courage. La façon dont […]