Déjà trois ans et chacun.e de nous se souvient de ce qu’il faisait quand, en matinée du mercredi 7 janvier 2015, nous avons appris que la conférence de rédaction de Charlie Hebdo venait d’être la cible de tirs. Et puis les noms des victimes sont tombés. Le mois de janvier ne sera plus jamais comme avant dans notre pays, même si certains avancent l’idée qu’il faudrait tourner la page… Bien sûr que pour les familles des victimes, pour les survivant.e.s de Charlie, de l’Hyper Cacher, aucune page ne peut être tournée. Mais aussi pour l’idée que l’on se fait de notre nation, aucune page ne peut être tournée. Ces crimes ne sont pas seulement des crimes terroristes, ce sont des crimes politiques. Les victimes du 7 janvier 2015 ont été désignées pour ce qu’elles et ils étaient et pas seulement pour ce qu’elles et ils représentaient. Pour la première fois en France, il y eut une fracture publique entre ceux qui leur rendaient hommage et ceux qui s’y refusaient. Et des victimes d’attentats furent désigné.e.s par certains comme responsables de leur assassinat, alors même qu’ils n’étaient pas enterré.e.s. Ce ne fut pas seulement par la parole de gamins écorchés, pas […]
Étiquette : Numéro 165 – Janvier 2018
Françoise Héritier – Scientifique unique en son genre
Le 15 novembre 2017, jour de son anniversaire – peut-être n’est-ce-pas fortuit ? – disparaissait, à la suite d’une maladie auto-immune rare qui la faisait souffrir depuis ses cinquante ans, Françoise Héritier, figure unique de la recherche en sciences humaines et du féminisme. À la fois anthropologue, ethnologue et féministe, Françoise Héritier naît à Veauche dans la Loire le 15 novembre 1933. Seule femme professeure honoraire d’une chaire d’anthropologie au Collège de France où elle succède à Claude Lévi-Strauss, elle ouvrira les sciences humaines et sociales à l’étude approfondie des rapports femmes/hommes, en particulier la domination masculine, les systèmes de parenté, la prohibition de l’inceste et la violence. Les sources d’une vocation De son enfance au sein d’une petite bourgeoisie provinciale aux origines paysannes, Françoise Héritier s’imprègne de la proximité avec les coutumes familiales et les liens entre les êtres au sein d’un microcosme villageois. « Dès l’enfance, j’avais le désir de comprendre comment les choses fonctionnaient, pourquoi le monde était ainsi. […] Mon intérêt pour les questions éthnologiques et notamment pour mes études sur la parenté me viennent aussi peut-être des conversations de mes deux grand-mères qui discutaient beaucoup entre elles des histoires de leur voisins et notamment de leur rapports de […]
#cultureduviol #MeToo – Gauguin, l’art et la manière
Alors qu’un débat est mené en France pour fixer l’âge en dessous duquel une relation sexuelle ne peut être juridiquement considérée comme consentie, s’ouvre à Paris l’exposition « Gauguin l’alchimiste » dont les « compagnes » avaient 13 ans. Meurtrière concomitance… Si parlementaires, associations et institutions échangent actuellement pour s’accorder sur le bon âge (entre 13 et 15 ans) des relations sexuelles consenties, personne n’oserait accepter, banaliser une relation sexuelle libre et éclairée entre un majeur de plus de 40 ans et une mineure de moins de 13 ans, sauf dans le cas de… Paul Gauguin. Ainsi la scénographie, les textes et légendes de l’exposition « Gauguin l’alchimiste » font l’impasse sur deux détails visiblement sans grand intérêt pour le grand public et le commissariat de l’exposition au regard du « génie » de l’artiste. Le premier : l’artiste dispose à sa guise physiquement et sexuellement d’enfants de 13 ans comme on utilise des objets sans âme et sans valeur. Le second : l’artiste développe un discours postcolonial empreint d’un racisme décomplexé. Quand la réalité est mystifiée par l’histoire de l’art Ecoeurante expérience que de se mêler à la foule de cette exposition et d’entendre des spectateurs et spectatrices s’extasier […]
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