Comment aurions-nous pu célébrer la Libération de Paris avec un Premier ministre du Rassemblement national, un enfant de Vichy ? Comment aurions-nous pu accueillir sereinement dans notre capitale le monde entier pour les Jeux olympiques, cet évènement qui célèbre les différences et la force d’être soi-même face aux autres, si nous avions fait le choix d’une politique de repli sur soi et de préférence nationale ? Ces questions, heureusement, nous n’y répondrons pas car notre pays est celui de tous les paradoxes, un pays de contrastes pour ne pas dire de contradictions. Notre pays se fait peur comme à l’adolescence jouant avec le feu, la mort et les risques, et se regarde en face pour revenir finalement à l’âge de raison. Il se retrouve et se déchire parce qu’il ne s’aime que lorsqu’il se sent en danger. Alors qu’il avait placé le RN en première place au premier tour des élections législatives, il a su se réunir sous la forme d’un Front républicain porté par un Front populaire pour finalement ne voir aucun changement politique. Le centre restant sourd aux choix des électrices et électeurs, la droite manœuvrant pour se vendre au plus offrant, la gauche toujours irréconciliable dans un comique de répétition qui pourrait lui coûter cher et nous avec…
En tant que féministes, nous devons garder le cap, nous n’avons que faire des apprentis sorciers. Nous voulons continuer à disposer de notre corps grâce à une IVG remboursée et accessible dans tous les territoires. Femmes migrantes, nous serions les premières victimes des politiques de préférence nationale. Entre les réactionnaires et les communautaristes, notre vie serait de retourner dans nos foyers où nous sommes le plus en danger. Femmes LGBTQA+, nous avons mis plusieurs décennies à obtenir des droits contre lesquels le RN s’est toujours mobilisé. Ne nous trompons pas.
L’universalité des droits et le fascisme sont incompatibles, la laïcité et le fascisme sont incompatibles, la mixité sociale et culturelle et le fascisme sont incompatibles. Le féminisme et le fascisme sont incompatibles. Aux heures graves de notre histoire, ne l’oublions jamais.