200 pas vers la révolution féministe

200 numéros ! Un coup d’œil dans le rétro… Traversant les jours de peine et les jours d’espoir, fortes de nos victoires, mais parfois contre vents et marées face aux épidémies et les hausses de prix du papier, nous avons avancé et si nous sommes toujours là, c’est d’abord à chacune, à chacun d’entre vous que nous le devons. Merci infiniment !

Depuis notre 100e numéro, il y a exactement seize ans, nous avons participé avec nos modestes moyens mais aussi avec une grande détermination à des luttes triomphantes qui ont nourri chaque jour une révolution féministe.

Durant ces seize années, nous avons vu des avancées législatives de premier ordre, dont la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants pour lesquelles les militantes féministes s’étaient tant mobilisées dans la décennie précédente. Et puis, le 6 août 2012, enfin, une loi relative au harcèlement sexuel a été adoptée.

Évidemment nous garderons également en tête l’adoption, le 13 avril 2016, de la loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées qui a permis de voir la France rejoindre le front des pays abolitionnistes.

Mais surtout, nous avons augmenté la vigilance face aux violences sexistes. Et la libération de la parole en 2018 avec le mouvement #Metoo a changé la face du monde et surtout a permis, par le courage des femmes, de faire changer la honte de camp.

Malheureusement, nous n’arrivons pas pour autant à réduire ou stopper les féminicides. Un long chemin reste à parcourir. Nous avons une pensée pour toutes celles qui nous ont quitté sur le chemin, victimes de féminicides mais aussi amies féministes dont le combat nous porte jusqu’à aujourd’hui. Toutes manquent à nos vies, au monde féministe que nous construisons chaque jour.

Pour avancer sur ce chemin il faudra plus que des lois, il faudra élever les consciences dans une société humaine qui tarde à se transformer durablement. Mais nous continuerons à en prendre notre part en éduquant, donnant la parole à celles qui dénoncent courageusement les violences et aspirent à une société plus égalitaire et moins violente