Entre le 7 et le 14 mai, l’Anti defamation league (ADL) a recensé plus de 17 000 messages sur Twitter avec la phrase – et variantes – : « Hitler avait raison. » Adeel Raja, un pigiste de CNN au Pakistan, lui, a posté sur les réseaux : « Le monde aujourd’hui a besoin d’un Hitler. » CNN a immédiatement mis fin à toute collaboration avec cet auteur admiratif de l’extermination des juifs.
Ici, le 18 décembre 2020, c’est une candidate de Miss France, April Benayoum qui, le soir de l’élection, a reçu un déluge de messages de haine après s’être présentée « d’origines assez variées avec ma mère serbo-croate et mon père israélien-italien ». Dans ce florilège : « Tonton Hitler, t’as oublié d’exterminer Miss Provence », « Ne votez pas Miss Provence, raison : ELLE est juive » ou encore « Miss Provence a un lien avec Israël, allez dégage-moi ça ». Le procureur de la République ayant rapidement été saisi, neuf personnes dont une mineure ont été identifiées, placées en garde à vue ce 17 mai par le pôle national contre la haine en ligne et seront jugées le 29 septembre.
Ces planqués derrière l’écran pourrissent les réseaux de haine antisémite, avec le juif bouc émissaire responsable de tous les maux, en particulier à chaque épisode mortifère du long conflit israélo-palestinien.
Si cette nauséabonde obsession n’a jamais cessé, elle prend une dimension supplémentaire de visibilité par la diffusion sur le Net. Supposant à tort être protégés par l’anonymat de leur compte, certains vont jusqu’à revendiquer leur liberté d’expression comme si l’antisémitisme était une simple opinion et non un délit. D’autres commentent en expliquant que ces actifs du Net n’agissent que par bêtise et ignorance de l’Histoire comme si elle n’était pas enseignée et qu’une idéologie n’alimentait pas ces propos.
Il faut donc rappeler que cette propagande, odieuse et lâche, plonge toute personne juive dans la terreur. Un quotidien dans lequel chaque pas à l’extérieur de chez soi ravive l’inquiétude et où aucun acte journalier ne peut plus s’effectuer avec légèreté et insouciance. Nul besoin de faire partie de la communauté juive pour comprendre cela.
À la question Que faire ? Réponse : signaler ces horreurs sur la plateforme Pharos, a minima. On ne peut pas laisser l’indifférence gangrener notre société : selon une étude de l’IFOP pour la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch, 22 % des français approuvent l’idée qu’il existe un « complot sioniste mondial ». Encore !
Marika Bret
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