Édito : Pisser en public… cet acte violent et sexiste

Le 28 février, sept FEMEN étaient définitivement relaxées des accusations d’exhibition sexuelle après avoir utilisé leur torse nu dans des manifestations publiques pour protester contre les violences faites aux femmes. Cette décision met fin à dix années d’un combat féministe acharné contre l’hyper sexualisation du corps des femmes qui nous réduit à des objets sexuels sans nous autoriser à utiliser nos corps pour revendiquer et donc être à égalité avec les hommes. Voilà des siècles que nous supportons chaque été les hommes torse nu afin qu’ils soient plus à leur aise et que la soi-disant décence nous l’interdit en ville. La pudeur ne se décrète pourtant pas, elle se choisit, c’est une décision de l’intime, elle résulte d’un choix individuel dans le respect de la loi. Et la question vient d’être tranchée par la justice. Montrer son torse dans l’espace public n’est plus du registre de l’exhibition ni de la délinquance sexuelle pour les femmes. Nos corps nous appartiennent, aussi. Hier matin, comme plusieurs fois par semaine, j’ai vu un homme uriner sur la voiture devant moi, ce qui est interdit et proprement… dégueulasse. 14h, parking public, deux jeunes hommes vidaient joyeusement leur vessie dans un recoin. Ce matin, en […]

« Sans oui, c’est non », est-ce clair ?

« Qui ne dit mot consent… » Un vieil adage, une phrase qui vise surtout à protéger le droit des hommes à disposer des femmes en toute impunité. Pour sortir de cette confusion souvent criminelle, Catherine Le Magueresse, chercheuse, propose de préciser ce qu’est, ou devrait être, le « consentement sexuel ». « Le consentement sexuel, c’est pas si simple… » Combien de fois avons-nous entendu cette remarque exprimant toute la confusion sur le sujet ? Confusion qui est d’ailleurs portée et entretenue par des représentations sociales misogynes que l’on nomme aussi la « culture du viol » et dont témoignent des phrases telles que « un non peut vouloir dire oui », « elle ne s’est pas débattue, n’a pas crié etc. donc elle était d’accord »… Quand une femme dit non, c’est non L’une des revendications des féministes des années 70, « Quand une femme dit non, c’est non », n’est toujours pas acquise. Il n’est en effet pas rare d’entendre que le « non » exprimé serait, au contraire, une invitation à continuer – une sorte de défi lancé –, que le refus serait formel, ou que « les filles bien ne disent pas “oui” mais le pensent ». Ces propos nient la liberté des femmes de choisir avec […]

70 ans de la Berlinale – Égalitaires, les Ours ?

Du 20 février au 1er mars 2020, Berlin accueillait le 70e anniversaire de la Berlinale, le festival international du cinéma en Allemagne. À cette occasion, Clara-magazine s’est rendu sur place pour le regarder avec les lunettes de l’égalité. Elle est un festival majeur du cinéma international : moins glamour que les Oscars américains et plus progressiste que les César français, la Berlinale a célébré le 20 février 2020 son 70e anniversaire. Le festival est construit autour d’un équilibre complexe : un regard lucide sur l’histoire allemande avec une session historique qui aborde chaque année des éléments de l’histoire allemande des XXe et XXIe siècles ; un regard bienveillant sur les courts-métrages, une sélection officielle et un panorama international toujours passionnant. Le festival a fait, cette année en particulier, la part belle aux héroïnes de films et aux personnages LGBT. Une programmation éclectique Plusieurs films ont attiré l’attention de la rédaction cette année, en particulier My Salinger Year de Philippe Falardeau, cinéaste québécois, dans lequel Margaret Qualley interprète une jeune écrivaine en devenir travaillant dans la maison d’édition du célèbre et très secret JR Salinger. Sigourney Weaver y incarne une éditrice exigeante dans une époque en pleine transformation. Saluons également le […]