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L’abolition des privilèges… enfin
La manière dont le cinéma est en train de prendre conscience des privilèges que s’octroient certains « monstres » et « génies » de leur art est une nuit du 4 août. Les nobles de 1789, craignant la révolte des opprimés, ont consenti à laisser leurs privilèges face
à ce qu’on appela « la Grande Peur ». Le cinéma français tremble à en croire les termes de la tribune des 56 acteurs et actrices en soutien à Gérard Depardieu. Aucun argument valable, l’emprise d’un homme sur une profession, la peur d’un monde qui change et cet entre-soi dans lequel vivent ces gens-là.
Certains se rétractent, c’est une bonne chose. Ils s’excusent et prennent conscience du mal qu’ils ont fait, c’est une victoire ! Le cinéma français traverse son affaire Weinstein. Les courageuses, Sophie Marceau, Anouk Grinberg, Isabelle Carré, ont écrit l’histoire et avec elles 600 et bientôt 8000 autres artistes qui se sont mobilisé·es…
Reste un petit monarque qui n’a rien compris au peuple qui l’a élu et se range du côté du monstre sacré. Il n’est plus digne d’être le Président des femmes de ce pays. Car si « Gérard rendait fière la France », nous aurions de quoi avoir honte de notre pays.
Mais qu’il se rassure, les femmes, et les féministes en particulier, ne veulent la tête de personne. Elles veulent que les agresseurs soient punis, que plus aucune femme ne se sente honteuse, que plus aucune femme ne se suicide parce que la justice aura choisi
l’agresseur et étouffé la victime. Je dédis ce numéro à Emmanuelle Debever qui s’est suicidée le 7 décembre dernier, elle qui avait dénoncé l’agression sexuelle de Depardieu, actrice d’une série culte des années 80, Pause-Café, tuée par un « classement
sans suite ». Elle ne verra pas la chute du monstre barbare, ni ce nouveau cinéma français qu’il faudra reconstruire. J’enrage…
Carine Delahaie
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Poids | 122 g |
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