Édito : La promesse des femmes

Il y a soixante-quinze ans, le 25 août 1944, le général Leclerc entre dans Paris, suivi des troupes américaines et vient à la rencontre du peuple de Paris insurgé sous le commandement du colonel Rol-Tanguy, avant de défiler le lendemain avec le général de Gaulle sur les Champs-Elysées. Ces heures magnifiques de notre Histoire doivent être enseignées, racontées aux jeunes générations parce que notre pays n’est pas seulement la colonisation ou la collaboration, la France est aussi celle de ces jeunes résistant.e.s qui donnèrent leur vie et leur jeunesse pour libérer notre pays. Ils s’appelaient Julien Lauprêtre, Madeleine Riffaud, Cécile Rol-Tanguy…

Depuis le 25 août 2019, la « Libé » a son musée que vous découvrirez dans ce magazine. Vous apprendrez qu’en 2013 Cécile Rol-Tanguy, résistante qui tapa l’ordre d’insurrection parisienne sur sa machine à écrire dans le QG de son mari, est venue voir Anne Hidalgo dans son bureau de première adjointe avec les plans du fameux QG, Place Denfert-Rochereau. Une promesse fut alors faite par l’élue à la résistante, l’ouverture d’un musée regroupant toutes les collections existantes ou à rassembler sur la libération et l‘insurrection parisienne en cas de victoire aux élections en 2014.

Six ans plus tard, la Maire de Paris inaugure le Musée de la Libération de Paris – Musée Général Leclerc – Musée Jean Moulin. Nous, les féministes, nous le savons : lorsqu’une femme promet à une autre femme de relayer son combat, de porter sa voix, le temps agit comme un pacte.

Mais sérieusement, le 25 août est, plus que d’autres dates, celle de notre libération nationale ; c’est notre date d’indépendance, celle de la liberté retrouvée. Comment imaginer l’absence à cette célébration du chef de l’État Emmanuel Macron, occupé avec le G7 ? Et avec qui se trouvait-il ? Le président américain et le premier ministre britannique, représentants des deux nations alliées ayant donné le plus de soldats à cette libération nationale et internationale, Trump, Johnson, plus intéressés l’un et l’autre par leur coiffure que par leurs racines… La promesse des unes et l’oubli des autres… l’éternelle Histoire du monde.

Carine Delahaie

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